Le moulin Poncet, activé le mardi 31 décembre 2013 par moi-même, Michel F8GGZ/p sous la référence 39-122.
Sur cette photo, le moulin se situait dans le bâtiment de gauche et la scierie entre les deux bâtiments.
Datant de bien avant les années 1700, le moulin Poncet, situé sur une dérivation du Valouson de 700 mètres de longueur, fut tour à tour ou en même temps pour certaines fonctions: meunerie, huilerie, vannerie et scierie. Pas moins de 5 ou 6 roues à aubes montées en quinconce mettaient en action autant de paires de meules pour le grain et 2 autres roues servaient pour la scierie.
Ce moulin a cessé ses activités vers 1950.
La famille Beuque en a fait une pisciculture avec atelier de découpe et de transformation ainsi qu' un laboratoire d' alevinage.
Le "décours" ou prise d'eau.
Avec un astucieux système d'élimination de détritus.
Grâce à cette roue qui récupère les déchets, feuilles ou autres, dans des "goulottes", et un puissant jet d' eau qui la nettoie au fur et à mesure, les détritus sont renvoyés dans la rivière via une trémie et un gros tuyau; l'eau qui alimente les parcs à truites reste propre.
Le canal d'amenée et l'ancien emplacement des roues à aubes.
Droit d' eau:
Le pétitionnaire ayant acquis un moulin fonctionnant depuis le début du XVIII ème siècle, possède un droit d'eau fondé en titre attestant l' existence du moulin avant 1789. Il peut présenter aussi le réglement du partage des eaux effectuant un commémoratif sommaire de l' histoire du moulin.
Déclaration du droit d' eau.
Mr et mme Beuque ont fait une déclaration de possession du droit d'eau établi précédemment au nom de M. Pierre PICARD, à la Direction Départementale de l'Agriculture et de la Forêt du Jura. Un accusé de réception leur a été fourni.
Partage de maison à Marigna du 22 janvier 1787(Acten°41)
L' an mil sept cent quatre-vingt, le vingt deux janvier après-midi, par-devant moi, Jean Clerc, d'Arinthod y demeurant royal soussigné, sont comparus les présents:
François Joseph, fils de feux Claude Joseph Jobard, meunier, demeurant à Dortan, d' une part, Pierre Joseph Jobard, son frère consanguin, demeurant à Marigna, d' autre part.
Lesquels possédant par indivis moulins, un battoir, une huilerie, une scie et une foule avec l' usine, terres et décours d' eau et bâtiment indépendant situé au joignant et des côtés de matin et soir. Derrière de la Valouse au territoire de Marigna, touchant le tout de matin: un fond au dit co-partageant vingt et une chenevières appartenant aux mêmes, soir autre chenevière des mêmes et bise un autre prel des co-partageant, et un ruisseau ou décharge.
De tout quoi voulant faire partage et division et jouir chacun séparément de leur part et portion afférente après avoir fait deux lots.
Est "arrivé" à Pierre Joseph Jobard:
1° La grange avec les deux écuries qui sont du côté du matin couvert à tuiles creuses.
2° La moitié "du cour neuf" qui est du côté du mur des bâtiments et dans la partie de creux et scie couvert à tuiles. Consiste en une chambre basse où il a une forge, une chambre à feu dessus et encore une autre avec le grenier qui touche de bise les vieux bâtiments arrières.
Au dit François Joseph Jobard est "arrivé" tout le surplus des bâtiments, les dits moulins, battoir, scierie, huilerie, foule avec les aisances et appartenances chacun au vis à vis de leur cour.
Au dit Pierre Joseph Jobard, la place à "Mattrat"...."Issue" charges le lot de François Joseph Jobard des cent et frais et affiches sur les moulins et la scierie....le Seigneur du Balay (de la part de François Joseph Jobard).
Le présent partage ainsi fait moyennant la retenue de la somme de mille quatre vingt livres de francs pour paiement de laquelle somme le dernier, lui et les siens et bien et solidairement pour ses biens et ayant-cause, vendu, créé et constitué au profit de Pierre Jobard, son frère, la rente annuelle de la somme de ciquante quatre livres payables chaque par le dit, constituant à fond fixe à chaque premier mars dont commençant à courir le premier terme au premier mars prochain.
Temps auquel les parties entreront en possession de chacun leur lot, puis ainsi continuer d' année en année jusqu' à l' entier acquittement du principal. Rente étant de la somme de mille quatre cent vingt livres. Lesquels intérêts se paieront sans aucune retenue de vingt par livre de défrai entre le dit Pierre Joseph Jobard, pour lui et les siens de moudre, battre franc chaque année et à perpétuité pour au "fleur" seulement dans les moulins, battoir, huilerie, scie et sont estimés annuellement à cinq livres, bien entendu que le dit François Joseph Jobard aura le battoir, tamis et marteau servant au broyage des moulins.
Le présent partage, fait sans préjudice de tous les autres droits respectifs des parties et tout compte et autres partages du surplus du bien qu' ils possèdent par indivis convenu que les deux portes qui communiquent dans les chambres du lot du dit François Joseph pour aller dans celle de Pierre Joseph seront bouchées. Néanmoins, ce dernier se réserve son passage dans celle de son frère pour aller sur son grenier pour entreposer du blé.
Tous les fonds compris au présent partage estimé à dix sept cent quatre vingt livres retenue comprise, au moyen de quoi les parties prendront possession au premier mars comme y devant est dit de chacun leur lot à eux "arrivé" pour entière exécution de quoi.
Les parties ont obligé tous leurs biens sous le scel du Roy en renonçant.
Fait, lu et posé à Arinthod, en mon étude, en présence de Sieur Jean Joseph Mataillard, praticien au lieu, et de Jean-Baptiste Taber, demeurant à Ugna, témoins requis et soussignés avec les parties.
Procès verbal de reconnaissance du 23 avril 1853
L'an mil huit cent cinquante trois, le vingt trois avril, nous, garde général des forêts à la résidence d' Orgelet, ensuite du communiqué de monsieur l' inspecteur des forêts n° 6678 du 6 de ce mois, concernant le requête du Sieur Picard Pierre de Marigna, servant au maintient de son usine sur le ruisseau du Valouson, dans laquelle existe une scierie avec faculté d' y ajoindre un battoir à blé;
Après notre transport sur les lieux, à vue des pièces qui nous ont été fournies;
Exposons ce qui suit:
L' usine du Sieur Picard, situées au territoire de Marigna, au lieu-dit "moulin Jobard", dont il est adjudicataire en vertu d' un jugement du tribunal civil de Lons-le-Saunier du 4 juin 1841, consiste en plusieurs bâtiments groupés qui renferment quatre tournants pour moulins, une forge, une foule, un battoir à chanvre et une scierie.
Le tout est mu par les eaux du Valouzon.
Ces immeubles sont décrits sous les articles 1,2,5 et 6 de l' état des biens, en tête du chier des charges de cette adjudication.
L' époque de la construction de cette usine, qui ne saurait être régulièrement fixée, paraît remonter à 1767; Claude Xavier Jobard, père de la femme Picard l' aurait obtenue dans on lot par un partage des biens de son père, reçu Clerc, notaire, le 22 janvier 1787.
La construction primitive de cette usin a-t-elle été précédée d' une autorisation en vertu des lois, ordonnances, édits et déclaration, arrêt du conseil, arrêtés et réglements antérieurs au code forestier de 1827? C'est ce que l' impétrantn' a pas établi, parce qu' il prétend que les titres de la famille Jobard n' ont jamais été en sa possession et qu' une prière aux co-héritiers de les communiquer serait suivie d' un refus.
Cependant, il a déjà présenté une requête en autorisation de la reconstruction de la scierie, qui, après instruction régulière, a été suivie d' ordonnance du 8 juin 1842 qui lui confère cette permission dans les conditions prescrites par l' article 157 du code forestier.
En exécution et par acte reçu Chainal, notaire à Orgelet du 14 juillet 1842, il a fait la déclaration de démolition, dans le cas où la scierie deviendrait préjudiciable au sol forestier, dont expédition devait être remise aux archives de Monsieur l' inspecteur.
L' abstention de ce dépôt est dûe plutôt à la négligence qu' à la désobéissance car le Sieur Picard jouit de la réputation d' homme de probité et n' a pas subi, non plus que les siens, de condamnation pour délits de bois.
Nous avons d'ailleur reconnu que cette scierie était éloignée de 207 mètres des bois communaux de Marigna et que sa position ne pouvait favoriser les délits.
Quant au battoir à blé, son mécanisme établi depuis environ sept ans, était placé dans une grange dépendant des anciens bâtiments à proximité des villages de Marigna, Ugna, Chatonnay, Monnetay, en concurrence avec d' autres établissements de cette espèce, ce qui était favorable à l' agriculture, sans nuire au sol forestier.
En conséquence, nous estimons qu' en exécution de l' ordonnance de 1842, la scierie doit être maintenue, avec adjonction du battoir à blé.
De tout quoi, nous avons rédigé le présent rapport, les ans, mois et jour du titre.
Ces renseignements m' ont été fournis par Madame Beuque et son fils que je remercie infiniment et retranscrits tel que sur les documents qui m'ont été fournis.
Photos: Moi-même: Michel Godart f8ggz.